Mar 24, 2021 | Fibre Optique

Déploiement FTTP – Architectures PON / P2P

Les avantages socio-économiques de la fibre sont incontestables. La fibre jusqu’aux locaux FTTP (Fiber To The Premises) peut stimuler le développement économique, stimuler l’innovation et améliorer la façon dont les gens vivent et travaillent.
Pour les opérateurs de réseau qui souhaitent déployer le FTTP, plusieurs facteurs doivent être pris en compte lors de la planification d’une installation:

  • la topographie
  • la régulation
  • les choix techniques
  • le coût de la mise en œuvre
  • la nécessité d’un investissement à l’épreuve du temps.

Les architectures de réseau fibre optique

Il existe deux grands types d’architecture de réseau fibre optique : le PON (Passive Optical Network – Réseau Optique Passif) et le P2P (Point à Point ).

PON ou Réseau Optique Passif

Dans une architecture de réseau optique passif, l’opérateur déploie un terminal de ligne optique (OLT) dans le point de présence (POP) ou le bureau central. Une fibre se dirige vers le séparateur optique passif et un sortant connecte un maximum de 64 utilisateurs finaux, chacun ayant une unité de réseau optique (ONU) au point où la fibre se termine.

P2P ou Architecture Point à Point

En revanche, une architecture point à point (P2P) est plus complexe. Elle dispose d’un commutateur principal au bureau central, qui se connecte via des câbles à fibre optique à un commutateur d’agrégation au point de distribution, généralement situé au coin d’une rue. Ces commutateurs d’agrégation ont de nombreux ports fibre et chaque port se connecte directement à une terminaison de réseau optique (ONT), qui est située à l’intérieur ou à l’extérieur de la résidence ou des locaux commerciaux du client.

Chaque architecture a ses avantages et ses inconvénients.

Avantages et Inconvénients

PON

Les points positifs

  • Une infrastructure PON est beaucoup moins coûteuse à mettre en œuvre et à entretenir que le P2P. En effet, il utilise moins de ports pour terminer la fibre et moins de câbles à fibre.
  • Les répartiteurs de fibre au centre d’une infrastructure PON ne nécessitent aucune alimentation électrique et peuvent donc être situés pratiquement n’importe où.
  • Cette infrastructure est plus rapide à déployer qu’une infrastructure P2P plus complexe.

Les points négatifs

  • Les infrastructures PON offrent un niveau de bande passante limité car il est partagé entre plusieurs abonnés. Cependant, si l’objectif est d’offrir une bande passante définie (telle que des vitesses de téléchargement de 100 Mo) de manière aussi rentable que possible, il est alors plus rentable qu’un réseau P2P plus coûteux.
  • La bande passante est asymétrique, avec une capacité de téléchargement bien supérieure à celle du téléchargement.
  • Une fois implémenté, un réseau PON est plus difficile à mettre à jour, en particulier si les besoins en bande passante changent.
  • Comme les séparateurs optiques ont à la fois des limitations de bande passante (en particulier en amont) et subissent des pertes d’atténuation élevées, ils seront toujours sujets à l’obsolescence lorsqu’une architecture P2P concurrente existe.

P2P

Les points positifs

  • Chaque port du commutateur d’agrégation est dédié à des locaux individuels avec P2P – il n’y a pas de partage. Cela signifie qu’une bande passante plus élevée par port, et donc par site, est possible avec le P2P. Si l’avenir nécessite + 1 Go par client, une architecture P2P sera le seul moyen de la prendre en charge.
  • Le P2P fournit une bande passante symétrique, avec une capacité de chargement et de téléchargement identique. Ceci est essentiel pour les applications telles que la visioconférence HD et le partage de fichiers peer-to-peer.
  • Le P2P est plus facile à tester, à entretenir, il offre une flexibilité maximale là où il y a plusieurs clients et des demandes différentes.
  • Cette infrastructure résiste au temps et peut être adaptée selon les besoins en bande passante et en capacité.

Les points négatifs

  • Son coût est plus élevé, car il y a un plus grand nombre de composants impliqués.
  • Son temps de déploiement est potentiellement plus long car il nécessite plus d’armoires de rue que le PON, ce qui engendre des frais d’investissement plus élevés.

Les opérateurs de réseau doivent tenir compte de ces facteurs lors de la conception de leurs architectures. Construisent-ils ce dont ils ont besoin maintenant (PON) à l’instant t ou envisagent-ils une infrastructure à l’épreuve du temps en la rendant extensible pour le futur (P2P)? Inévitablement, il faudra faire un compromis entre le coût et l’efficacité du réseau, et l’opérateur devra décider quel critère il souhaite privilégier.

Quels que soient les choix faits au moment de la planification, les opérateurs devront alors examiner comment gérer le raccordement final entre le réseau central et les locaux du client. 

Pour en savoir plus, consultez nos articles :

Déploiement FTTP : les enjeux du raccordement final

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