Une planification exigeante et rigoureuse est indispensable pour qu’une installation FTTP (Fiber to the Premises) soit un succès, à commencer par le choix de votre architecture : PON (Passive Optical Networking) ou P2P (Point To Point). Ensuite vient la mise en œuvre d’un déploiement qui se doit d’être rentable. Alors, les premiers facteurs à prendre en compte sont le terrain et l’environnement qui seront déterminants dans le choix du type de déploiement qui sera aérien ou souterrain.
Déploiement aérien
Opter pour des câbles aériens est certainement la solution de déploiement la plus rentable car il est possible d’utiliser l’infrastructure de poteaux existante, évitant ainsi d’avoir à creuser des routes pour enterrer des câbles ou des conduits. Cependant, le câble aérien est fragile. Il peut se déformer, s’affaisser et finir par se casser s’il est exposé à des vents extrêmes, à de grandes variations de température ou encore à une charge de neige importante. Les dommages causés par les oiseaux peuvent être un problème et s’il se trouve à proximité de câbles électriques, il doit alors être correctement isolé. Aussi, les calculs relatifs à la résistance du câble et des poteaux doivent être pris en compte lors de la détermination des longueurs de portée. Si les poteaux et les câbles doivent être renforcés, cela aura un impact non négligeable sur les coûts et le planning. Dans les zones urbaines, cela peut souvent causer des problèmes avec les autorités locales en charge de la planification.
L’antenne sera donc plus adaptée aux zones avec des réseaux de pôles existants ou aux environnements ruraux sans restriction urbaine.
Déploiement souterrain
La plupart des autorités locales et des clients préfèrent que leurs services, y compris les câbles à fibre optique, soient installés sous terre. Les déploiements souterrains de fibre optique ne craignent pas les dommages causés par le vent et la glace car ils se trouvent sous la couche où le sol gèle. Ils sont souvent au moins dix fois plus fiables que les déploiements aériens en particulier dans les régions où la météo est mauvaise. Toutefois, le câble doit être enfoui profondément dans le sol pour être protéger de certains dommages, mais plus il faut creuser profondément, plus cela coûte de l’argent. Des obstacles imprévus tels que des racines d’arbres peuvent aussi considérablement augmenter les coûts. Si un câble enterré est cassé, sa réparation engendrera des frais supplémentaires. Contrairement au câble gainé, le câble enfoui ne peut pas être retiré et remplacé car il est fermement ancré dans le sol.
Les différents terrains
La morphologie d’un paysage, qu’il soit rural ou urbain, déterminera directement quel type de déploiement de fibre sera plus approprié : souterrain ou aérien.
Si le terrain est rocailleux, par exemple, il ne sera pas rentable de mettre des poteaux dans le sol pour transporter le câble aérien. Ainsi, à moins qu’il n’y ait déjà une infrastructure existante, l’opérateur devra créer une tranchée peu profonde et installer un câble enfoui. Dans ce cas, compte tenu de sa proximité avec la surface, le câble devra être suffisamment robuste.
Les sols sableux sont beaucoup plus faciles à manipuler. Ils peuvent également être excavés à la main et il est facile de créer des fonds plats dans les tranchées.
L’argile est beaucoup plus difficile à creuser et peut contenir des particules rocheuses. Les pierres peuvent empiéter sur le câble et le conduit et causer des dommages après l’enterrement. Il est possible de creuser des tranchées profondes et d’utiliser des câbles ou des conduits à parois plus épaisses pour contourner le problème. L’inconvénient majeur reste évidemment le coût: creuser des tranchées profondes et utiliser des câbles plus épais augmenteront forcément la facture.
Quoiqu’il en soit, dans un environnement urbain, il sera plus logique d’utiliser les infrastructures existantes dans la mesure du possible. Après tout, le forage dans une surface dure comme l’asphalte peut coûter dix fois plus cher que le creusement de tranchées peu profondes dans un environnement rural. Il existe de nombreuses solutions innovantes qui utilisent l’infrastructure existante pour fournir des déploiements rentables.
S’il n’y a pas d’infrastructure existante, l’exploitant peut opter pour des micro-tranchées (ou la découpe de fentes). Cela consiste à creuser une fente mince de 20 à 40 millimètres de large, de 100 millimètres de profondeur dans le sol et d’empiler les microduits à l’intérieur, les uns sur les autres. L’inconvénient de l’utilisation de la découpe de fente est que lorsque la route est refaite à neuf, la coupe à fente sera plus haute dans le sol et donc vulnérable à divers dommages. Cela rend certaines autorités locales réticentes à autoriser le micro-creusement de tranchées sur les autoroutes et les routes.